Le mont Bastide

Même si de rares découvertes permettent de penser à une occupation des sols très ancienne, comme l'affirmait le commandant Octobon, il n'existe pas sur le site de traces antérieures à la fin de l'âge du Bronze ou du Premier âge du Fer.

Le castellaras a été ensuite occupé d'une façon continue jusqu'à la première moitié du IIIe siècle ap. J.-C. puis du Ve au VIe siècles. On n'a pas retrouvé de vestiges caractéristiques du IVe siècle.

Le Castellaras du Mont Bastide était un site enclos ceinturé par endroit d'un rempart de gros blocs irréguliers.

Ce rempart, entretenu jusqu'à la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), possédait qu'un seul accès à l'époque protohistorique. Cette porte remaniée pendant la période impériale demeure aujourd'hui le vestige le plus spectaculaire.

Le site se présente comme une succession ininterrompue d'îlots avec des rues se coupant à angle droit. Certaines d'entre elles semblent avoir été dallées à l'époque romaine et munies d'un système d'égout. Si le tissu urbain, très dense, a peu évolué avec l'arrivée des Romains, son apparence, en revanche, a progressivement changé à partir du début de l'Empire : arasement des anciennes structures en terre pour des constructions maçonnées à deux ou trois niveaux couvertes de toits en tuiles tegulae et imbrices.

Avec les Romains, la voûte fait également son apparition au-dessus des portes. Selon Pascal Arnaud "le village romain devait présenter un aspect très proche de celui de la plupart des villages de notre région au début de l'époque moderne. Plus proche dans sa nature d'une ville en miniature ... que d'un conglomérat d'exploitations rurales".

Avec l'agriculture, l'artisanat y était en effet très présent. Ainsi, aux côtés d'activités vinicoles ou oléicoles attestées par la présence de nombreux pressoirs, les habitants du Mont-Bastide travaillaient le fer depuis le Ier siècle av. J.-C., le textile représenté par des pesons de tisserands, la poterie comme le prouvent les fragments de céramiques sigillées. Le verre et la céramique témoignent aussi avec les monnaies de liens étroits avec le littoral. Les rares inscriptions qui nous sont parvenues permettent enfin de penser que le site était rattaché à la Neuvième région de l'Italie augustéenne, du Ier siècle de notre ère, plutôt qu'à la province des Alpes Maritimes.

Cette notice a été rédigée à partir de l'article de Pascal Arnaud "Mont-Bastide" :

Bilan de quatre campagnes, Archéam, n°9, saison 2001/2002, pp23-36. .

Voir aussi : Fighiera (Charles-Alexandre), Eze, Nice, éditions Serre, 2000, 448 p